UNE BIOGRAPHIE DE POLONAIS EN VENTE
"AH CES POLAKS!!" (ou les immigrés Polonais de 1930)
EXTRAIT DE LA BIOGRAPHIE :
"Juin 2005 dans la maison de retraite de Saint Pierre Le Moutier…Assise dans un fauteuil près de son lit, Stanislawa DYSZKIEWICZ parle de ses souvenirs. Vers 1930, un de ses frères est parti tenter sa chance en Amérique. Elle ne l’a plus jamais revu et ignore où il vit… Il y a tant de regrets dans ses yeux. Heureusement, il lui reste sa sœur Anna qui est restée en Pologne. Toutes les deux s’écrivent souvent et se sont retrouvées en Pologne à plusieurs occasions.
Mais la Pologne est si loin. Stanislawa n’a plus de force pour s’y rendre. Elle regrette tant. Ignacy, son mari, est mort, il y a tant d’années en 1981, de la silicose (cette maladie des mineurs). Non, décidément, un sentiment de solitude s’abat sur Stanislawa, même si son fils Marjan et sa femme Theresa viennent souvent la voir. Sa petite fille Krystina, accompagnée de ses deux filles âgées de 2 ans et 7 ans, est là en cette après-midi de juin 2005.
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Rien ne prédestinait Ignacy DYSZKIEWICZ et sa femme Stanislawa ZIMNA à vivre loin de leur famille et de leur pays. Mes grands-parents paternels sont nés en POLOGNE au début du XXe siècle.Les conditions économique et politique de leur pays ne leur ont pas permis de continuer à y vivre.
En 1929, mes grands parents paternels (Stanislawa et Ignacy, mais aussi mes grands parents maternels (Boleslaw DRABINSKI et Zofja WODOLEWSKA) ont laissé derrière eux leur vie polonaise, leurs parents, frère et sœurs, cousins et cousines. Ils sont partis pour travailler en France dans les mines de charbon, dans une petite ville minière dénommée « La Machine » (département de la Nièvre 58) au cœur de la France.
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CHAPITRE 1
LA VIE EN POLOGNE
1.1 La vie en 1900 :
La misère est partout en Pologne. Les Polonais ne mangent souvent que du chou, des pommes de terre et du pain noir. Les enfants ne vont pas souvent à l’école, juste le temps d’apprendre à lire quelques lignes et à signer son nom.Les curés apprennent à lire et à écrire aux petits paysans Polonais, sauvegardant ainsi la culture polonaise et continuent tant bien que mal de dresser l’état civil en Polonais.
En 1900, la vie nationale polonaise se ranime, revigorée par des partisans concentrés à Varsovie grâce au Parti National fondé en 1897. Le fondement de ce Parti est la résistance face à la russification et à la germanisation. En 1905, tout le pays allait mal : on parle beaucoup de PILSUDKI. L’insurrection de Varsovie avait échoué et il s’était réfugié en Galicée, où il préparait un mouvement d’indépendance. Depuis 1793, POZNAN est germanisé à outrance. Même le catéchisme est enseigné en Allemand. Cela contribua à la grève scolaire de 1903. Ignacy et Stanislawa ne sont pas encore nés. Mais leur avenir n’est déjà pas très prometteur dans ce pays !!
C’est en 1904 qu’Ignacy vint au monde (à Grochowisko), dans un pays dévasté économiquement et politiquement. Un an plus tard, c’est au tour de Stanislawa de voir le jour à Wilkowo. Le quotidien de ces petits Polonais est simple et rudimentaire. Le dimanche et jours de fête, ils oublient complètement les privations. La première pensée est pour Dieu : il y a la messe. À côté de l’église, il y a toujours un café. On y sert de la vodka, de l’eau-de-vie ou un verre de vin du pays. Ignacy et Stanislawa adorent une fête alors très prisée : c’est celle des Moissons. Tout un cortège se prépare, revêtu de beaux habits. Enfants, Stanislawa adorent y participer. Mes grands parents ne se connaissent pas encore tous les deux. Mais, leur enfance et leur adolescence sont identiques à tous les Polonais.
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En 1929, Jozef est tenté par l’aventure de l'émigration. Il a alors 30 ans. Mais il souhaite en parler à son frère Ignacy. Celui-ci a alors 25 ans. Très vite, les deux hommes en discutent. Jozef est lui aussi marié. Il a des enfants en bas âge. Le fils d’Ignacy, Marjan, vient quant à lui de naître. Il hésite donc à quitter son pays pour une terre étrangère et inconnue. Mais les conditions de vie en Pologne sont très difficiles. Aucune amélioration ne se fait sentir. Beaucoup de Polonais pensaient partir quelques années, afin d’amasser quelques économies et acheter de la terre en Pologne. C’est peut-être ce que pensent Ignacy et Jozef. Que faire ?… Mes grands parents ne peuvent rester sans emploi. Simultanément, la France constate les dégâts de la 1e guerre mondiale. Elle manque cruellement de main-d’œuvre dans l’agriculture et dans l’industrie."
A SUIVRE
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L'IMMIGRATION DES POLONAIS
Extrait de la Biographie "Ah ces Polaks !" (ou les immigrés de 1930) de Christine BELLOT en vente sur ce site
LA SITUATION DE LA POLOGNE AU DEBUT DU 20E SIECLE :
La Pologne se compose alors essentiellement d'agriculteurs. Les populations civiles au sortir de la 1ere guerre avaient subi les pires traumatismes et les douloureuses catastrophes (crimes, expatriations, etc..). Une Allemagne sectaire dicte aux Polonais une destinée qui ne leur convient pas. Durant la guerre 14-18 les Polonais de la Ruhr et de la Wesphalie furent même enrôlés de force par les Allemands pour combattre la France. Les conditions économiques n'encouragent aucunement à rester dans ce pays. Les recrutements lancés par la France semble être une occasion à saisir. D'autant qu'en Pologne, les conditions de vie sont difficiles : peu de travail, un salaire misérable, des températures parfois très froides l'hiver...
La convention prévoit du travail dans un des 2 secteurs sinitrés : l'agriculture et les mines de charbon.
LES VAGUES DE RECRUTEMENT :
1)En 1912 se déroule une 1ere vague de recrutement. Plus de 2 000 ouvriers émigrent en France. Cette 1e émigration s'est déroulée sous l'impulsion du Prince Witold Czartoryski (émigré politique devenu administrateur des mines d'Autriche). Venus pour la plupart de Westphalie, ces Polonais avaient débarqué dans le Nord et au Pas de Calais, avec femmes et enfants.
Le puissant Comité Central des houillères (animé par Henride Peyerimhoff) puis la "Société Générale d'Immigration" (SGI) dirigée par Jean DUHAMel, puisèrent dans le vivier Polonais en profitant des termes de la Convention du 3 septembre 1919. Ils installèrent donc en Pologne des centres de recrutement et de sélection (dont le plus célèbre est resté celui de Myslowice en Haute Silésie). Le Ministère Français du Travail ouvrit un Bureau en Pologne ("la Maison française de la main d'oeuvre"). Sa mission consistait à organiser le recrutement en l'aptitude physique des postulants au départ, et en effectuant une visite médicale avant d'organiser des convois militaires.
Le PREMIER TRAIN quitta la Pologne à la fin de l'année 1919 (juste avant Noël)
2)En 1930, une seconde vague de recrutement se déroule.
En France, c'est la patronat minier (le Comité central des houillkères de France) qui est le principal demandeur. Le recrutement et la sélection se font en Pologne. Puis les travailleurs sélectionnés sont covoyés jusqu'à Toul (en France) en traversant l'Allemagne par le train pour la seconde vague. Les immigrés sont ensuite envoyés chez leur employeur selon leur qualification. Il existait 2 bureaux de recrutement : le 1er à Myslowice et le 2e à Wejherowo. Les principales provinces d'où sont partis les Polonais sont au nombre de 5 : Lwow et Cracovie (au Sud de la Pologne), Kielce, Lodz et Poznan (à l'Ouest de la Pologne).
POURQUOI QUITTER LA POLOGNE :
Les conditions de vie sont Pologne sont extrêment difficiles. Le chômage est important, les denrées coûtent cher, le climat est rude. Les autorités de Varsovie présentent aux Polonais la France comme étant une terre d'accueil plus que convenable. La France devient un pays de rêve : la convention prévoit un travail et un logement pour les familles qui souhaitent émigrer. La bonne réputation du métier de mineur est aussi un atout indéniable.
Certains Polonais pensent, une fois le salaire amassé, revenir en Pologne. Leur accueil fut mitigé. D'autres restèrent en France pour bien des raisons...Leurs petits enfants se soouviennent d'eux !!!